La COVID-19 et ses effets sur la mobilité

By Julie Sourbé

Personne faisant du vélo en ville

Les conséquences de la COVID-19 varient à plusieurs échelles, des répercussions sur le secteur de la mobilité à sa modification permanente ainsi qu’au comportement des consommateurs dans les grandes villes dû aux exigences de distanciation physique. Ceci affecte également l’exercice physique, le bien-être et le mental des gens. Alors que nous continuons de vivre dans ce nouveau monde de l’immobilité, nous remarquons que la mobilité sous toutes ses formes est actuellement limitée et le sera très certainement, à différents niveaux, pour une durée indéterminée. Toutefois, malgré tous ces changements et défis auxquels nous sommes actuellement confrontés, la pandémie COVID-19 devrait accroitre l’innovation de produits et services en France et dans le monde entier. L’un de ces services est la surveillance à distance des patients par les médecins au moyen de systèmes interopérables.

Le besoin de la surveillance à distance

Ce n’est un secret pour personne que la COVID-19 a réduit dramatiquement la capacité des hôpitaux, ce qui a engendré des conséquences négatives sur les services nécessaires aux personnes souffrant de maladies graves. En effet, pendant le premier confinement en France, il y a eu 30.000 cas de cancer non détectés, ce qui équivaut à 7,5% des 400.000 cas de cancer déclarés par an. Des milliers de patients ont raté des occasions cruciales de recevoir une évaluation initiale et un diagnostic de santé – ce qui a créé un retard considérable de la prise en charge. La sécurité des patients est compromise non seulement par le virus, mais aussi par une perturbation importante des services de santé.

Il est de plus en plus évident que les patients atteints de la COVID-19 peuvent souffrir de symptômes de longue durée, quelle que soit la gravité de l’infection initiale, ce qui exige une étude détaillée et la nécessité d’une surveillance à distance. Les personnes souffrent de fatigue chronique, problèmes de concentration, l’anosmie, faiblesses musculaires et d’autres symptômes qui ne pourraient être décelés sans la surveillance à distance, aux vues de la capacité réduite des hôpitaux. Ces cas ne feront qu’augmenter durant les mois d’automne et d’hiver.

En suivant les symptômes à distance, comme par exemple, l’hypoxie silencieuse (faibles niveaux d’oxygène sans essoufflement remarquable) détectés par oxymétrie, ceci permet aux autorités sanitaires de suivre et d’analyser de manière efficace les symptômes de personnes à risque tout en étant bénéfique pour l’environnement et en gagnant du temps aux médecins et patients. La réduction des déplacements devient donc une raison supplémentaire de soutenir le développement d’une surveillance a distance. En temps normal, les activités à domicile sont généralement associées aux loisirs et au télétravail mais, adaptation oblige, le système doit maintenant être capable de prodiguer des soins de santé et suivre l’évolution des patients sans qu’ils aient besoin de quitter la maison.

Les effets sur les activités physiques et mentales

L’immobilité infligée par la pandémie a nui à l’activité physique du à la distanciation sociale ainsi que la fermeture des centres de physiothérapie, salles de sports et piscines, ce qui a évidemment des répercussions négatives sur la santé et le bien-être, tant physique que mental.

Il y a par conséquent, dans le contexte de la pandémie, une crainte envers l’accès limité, voire inexistant, aux rendez-vous physiothérapiques et aux routines d’exercice physique régulier puisse entrainer des problèmes à l’égard du système immunitaire, de la santé physique et mentale.

Pour la population vieillissante en particulier, il a été constaté que chez les hommes âgés de 60 à 96 ans, il existe une corrélation directe entre la force musculaire et les vitesses de marche plus rapides avec une meilleure performance cérébrale. Des résultats comme ceux-ci seront donc également impacté négativement par le manque de mobilité. Les résultats montrent également des preuves que le déclin des muscles squelettiques et cognitifs ont des voies pathologiques en commun, et que le muscle squelettique peut être un facteur de risque envers une déficience cognitive. Il est donc tout particulièrement important que ces données soient surveillées en temps-réel pour s’assurer que les symptômes sont correctement contrôlés et analysés.

Réadaptation

Comme la pandémie a duré plus longtemps qu’espéré et qu’elle persiste, faire de l’exercice pour surmonter certains de ces impacts s’est révélé nécessaire. Les kinésithérapeutes font partie d’équipes multidisciplinaires qui sauvent des vies et permettent de regagner en autonomie. La maladie liée à la COVID-19 ainsi que des problématiques de mouvement préexistantes ajoutent une couche supplémentaire de difficulté et de complexité en accroissant les problèmes existants ralentissant ainsi la récupération et rendant la vie des patients plus difficile.

L’accent mis sur la réhabilitation et la proximité des kinés à leurs patients est d’autant plus essentielle. Le temps de guérison peut prendre jusqu’à 12 mois car le virus est très nouveau et n’est pas encore totalement compris. Depuis le début de la pandémie et le premier confinement en France au mois de mars, le nombre de rendez-vous chez le kiné a chuté de manière significative ce qui a posé des problèmes sérieux qui auraient pu être réglés grâce à la mise en œuvre d’un suivi à distance.

Conclusion

Les entreprises peuvent saisir des opportunités qui leurs permettront de revoir leurs activités de bases afin de surmonter la problématique d’immobilité et les problèmes connexes notamment par l’invention de nouvelles technologies et la mise en place de partenariats inhabituels.

La planification en amont devrait être une activité stratégique essentielle afin de lutter contre les impacts négatifs de l’immobilité déterminant ainsi les points à actionner. L’objectif sera de permettre la prise de décision rapide afin de limiter les problèmes dû à des conditions inconnues et d’être efficace et résilient. Ce qui fut normal et l’année 2019 sont loin derrière nous. Nous devons avancer avec notre époque en nous adaptant, en regardant en avant et en étant innovant.